(AChenneviere/BPierre/PPeriz/AMouici)

A minuit c'est le lit qui s'ennuie et g?mit
Le plancher du grenier r?pond ? l'escalier
Et d'?cho en ?cho, la maison toute enti?re
Est parcourue de mots qui envahissent l'air

Les cicatrices rondes des planches du buffet
Laissent couler encore un sang d'ambre dor?e

Le bois mort bouge encore dans la maison qui dort
Le bois mort vit toujours et fait mille discours

La clari?re ?tait grande, et la for?t profonde
Mais d?j? dans la lande, se rapprochait le monde
L'homme arm? de la hache, l'homme arm? de la scie
Etait dur ? la t?che, mais vuln?rable aussi

Plus d'un est mort l?-bas de n'avoir pas compris
Qu'une for?t qu'on abat se d?fend, se m?fie

Le bois mort bouge encore dans la maison qui dort
Le bois mort vit toujours et fait mille discours
L'horloge ne sonne plus depuis que l'homme est mort
Les heures ne comptent plus pour le bois qui se tord

Les portes ne s'ouvrent plus, les volets sont clou?s
Mais si tu veux entrer, assied-toi et ?coute
Ecoute chuchoter le ch?ne centenaire
Qui raconte les feuilles et la vie au grand air

Pendant que lentement retombe la poussi?re
Comme dans un enterrement, les pellet?es de terre

Le bois mort bouge encore dans la maison qui dort
Le bois mort vit toujours et tiens mille discours
Et le supplice immonde des branches du noyer
Toujours se comm?more, mais comment l'oublier ?