Il y avait une fois, quoi, quoi, quoi ?
Une poupée en velours
Qui devenait folle d'amour
Pour une petit soldat de bois,
Qui ma foi
Refaisait avec chic
Le même geste automatique
Il tenait une trompette
Mais il ne jouait jamais rien ;
Et constamment la pauvrette
Murmurait le croyant musicien :

Oh ! dis, chéri, Oh ! joue moi-z-en
De la trompette,
De la trompette
Comme ce doit être amusant
Joue moi-z-en, Oh !
dis joue moi-z-en
Il s'excusait en lui disant
D'un air bête,
Je le regrette
Mais je n'en joue pas, je vais te dire pourquoi.
Je suis un trompette en bois.

Elle essayait parfois
Quoi, quoi, quoi ?
De la charmer, de la griser
Avec un gentil baiser...
Elle espérait je crois
Quoi, quoi, quoi ?
Qu'enflammé de désir
Il voudrait lui faire plaisir,
Mais comme un petit égoïste
Il se laissait dorloter...(c'est si bon...)
Et après, mon Dieu, que c'est triste
Le trompette aussitôt s'endormait.

Oh ! dis, chéri, Oh ! Joue moi-z-en
De la trompette,
De la trompette
Tu n' m'en joues plus depuis dix ans
Joue moi-z-en, Oh !
dis joue moi-z-en
Il balbutie en s'excusant,
D'un air bête :
Je l' regrette ! (Regrettez-vous bien!)
Et finalement, il reste coi,
Encore un trompette en bois.